Botero 2020 streaming

"Laissez-vous être" est la devise de Fernando Botero (Médellin, 1932), peintre et sculpteur mondialement connu pour ses figures énormes et massives, portraits purement humains. "Laisse-toi être toi-même." Botero a réussi à concrétiser ce concept, en gardant son identité personnelle de peintre hors du cadre d'une esthétique partagée dès le départ, depuis le départ pénible de son parcours artistique dans sa ville natale, le tragique et violent Médellin en Colombie, jusqu'à atteindre les capitales de l'art, ces villes où un artiste, après avoir littéralement souffert de la pauvreté, peut réussir, avec ténacité, détermination et travail, à devenir quelqu'un.

C'est l'histoire de Botero, le film de Don Millar sur le peintre colombien qui, entre Paris, New York, Milan, Chine, Colombie, Montecarlo et Pietrasanta où il étudie depuis 1983, a su se faire connaître et apprécier avec ses figures contre l'avant-garde.

Grands hommes et femmes, chevaux aux traits dodus, d'une matrice classique prise par Paolo Uccello, portraits et proportions exagérés, bien que tirés des grands classiques que Botero a toujours étudiés et admirés, de Piero della Francesca à Leonardo, de Dürer à Manet. Grâce à ces modèles et à l'exercice du design, Botero crée une palette de couleurs personnelle et une plasticité reconnaissable dans les figures.

Le film raconte le parcours de l'artiste depuis ses racines, jusqu'au transfert à New York avec seulement vingt dollars, jusqu'aux premières commandes privées puis publiques qui l'ont poussé vers une renommée internationale et particulière. Le réalisateur a choisi Botero comme sujet précisément pour la fascination de sa figure en tant que "star" dans l'art, bien qu'il ne soit pas considéré par beaucoup comme un artiste pur. Le récit est fluide et complet et se déroule en parallèle entre passé et présent grâce à la conversation affectueuse entre Botero et ses enfants, assis à une table dans un restaurant à New York.

En fait, c'est dans la ville américaine que vivent deux des enfants de Botero, grâce aux vicissitudes et au grand travail de son père qui s'est solidifié sur le marché depuis les années 90, après avoir dispersé des places et des lieux importants - il est le premier artiste à exposer des sculptures sur les Champs-Élysées (1992) - partout dans le monde. Sa fille Lina travaille pour lui: il se trouve en fait dans un ancien entrepôt qui n'a pas été ouvert depuis des années et qui montre au réalisateur des toiles avec des peintures et dessins de son père appartenant à ses débuts picturaux.