Sole 2020 streaming

Ermanno est un garçon sans direction qui passe son temps à jouer à des machines à sous et à un gimmick, pas toujours légal. Son oncle Fabio lui confie la tâche de prétendre être le père de l'enfant que Lena, une fille polonaise, porte dans son ventre afin qu'il puisse adopter l'enfant à naître avec son épouse Bianca, qui a longtemps souhaité avoir un enfant. Ermanno obéit, un peu face à l'indemnisation promise, un peu parce que l'oncle Fabio est sa seule famille, un peu enfin parce qu'il ne sait même pas ce qu'il veut de la vie: seulement cela, peu importe ce que c'est, il ne l'obtient pas .

Sole, premier long métrage de Carlo Sironi, né en 1983, raconte avant tout l'histoire de deux orphelins, Ermanno et Lena, qui n'ont aucune idée de leur place dans le monde, ni même de la place à donner à un enfant destiné à naître dans ce monde tel qu'il est.

Sironi a derrière lui quelques courts métrages - Sofia, Cargo, Valparaiso - primés dans des festivals internationaux, et l'insistance sur le titre d'un seul mot donne déjà une idée de l'essentiel de sa vision. Le récit de Sole est sec, linéaire, presque ascétique, avec une excellente maîtrise du support cinématographique (et l’apport significatif de la photographie de la hongroise Gergely Poharnok) et un grand sens de la modestie pour raconter une histoire de jeunes âmes perdues.

Le problème, pour un réalisateur habitué à assister aux grands festivals internationaux, est que cette histoire a déjà été racontée au cinéma d'innombrables fois (un exemple pour tout le monde: les frères Dardenne) et nous savons dès le premier tirage quelle est la parabole qui ira à Schéma: peu de récits narratifs, une petite surprise finale et un manque de tension qui donne l'impression que le film est plus long et plus lent qu'il ne le devrait pour une histoire déjà mince et sans fioritures.

Le format 4: 3, choix judicieux pour décrire une situation de claustrophobe, aide à créer la bonne atmosphère mais limite encore la vue: une décision probablement souhaitée, mais difficile à gérer pour les spectateurs. Les deux acteurs principaux, Sandra Drzymalska (physiquement similaire à Elle Fanning) et Claudio Segaluscio, sont intenses et convaincants, même si dans Segaluscio, il incombe d'incarner la catatonie d'Ermanno de la première à la dernière scène.